Rhum et cachaça : les 5 principales différences à connaître

« La cachaça et le rhum, c’est pareil, non ? » : vous vous êtes sûrement déjà posé cette question, accoudé au bar en sirotant votre rhum arrangé ou votre caïpirinha… Et c’est bien normal ! Une même matière première est à l’origine des deux eaux-de-vie : la canne à sucre. Autres points communs : leur histoire multicentenaire, mais aussi leur distillation en colonnes ou en alambics. Pourtant, ces deux incontournables de l’univers cocktail sont loin d’être identiques. Alors attachez vos ceintures pour décoller vers le Nouveau Monde, à la découverte des 5 grandes différences entre rhum et cachaça ! ✈️

1. L’origine géographique des alcools : soleil du Brésil ou des Caraïbes ?

« Dis-moi d’où tu viens, je te dirai qui tu es ». Pour la cachaça, c’est tout simple : elle naît forcément au Brésil (à la manière du champagne, qui ne peut être produit qu’en Champagne), depuis qu’elle a été inventée sur place par les colons portugais. Oui, la dénomination « cachaça » est encadrée par la loi brésilienne, qui limite son aire de production à la patrie de ce bon vieux Neymar. Comme lui, la cachaça est une véritable fierté nationale, quasiment inséparable des fameuses caïpirinhas.

De son côté, le « rhum » n’est pas protégé à proprement : il peut être élaboré n’importe où dans le monde (y compris au Brésil !), même s’il provient historiquement des Caraïbes. Néanmoins, il existe des appellations d’origine contrôlée plus spécifiques, comme le Ron de Venezuela (depuis 2004) ou l’AOC Rhum Agricole de Martinique du côté des Antilles françaises (depuis 1996). Cette dernière répond à un cahier des charges très strict, garantissant la qualité de ses eaux-de-vie. Bref, du très bon et du français : ce n’est pas un hasard si, chez Halto, on a choisi cette appellation pour nos recettes de rhums arrangés artisanaux !

2. Le processus d’élaboration des eaux-de-vie : mélasse ou jus de canne à sucre ?

    Ici, une petite parenthèse s’impose pour être totalement précis (et vous assurer de briller quand vous parlerez cocktails avec vos amis). Il existe en réalité deux grandes familles de rhum : le rhum traditionnel et le rhum agricole. Pour créer le premier (également surnommé « rhum industriel » ou « rhum de sucrerie »), on distille de la mélasse : une sorte de sirop épais brun, obtenu après avoir extrait le sucre du jus de la canne. Pour le second, seule est autorisée la distillation du pur jus de la canne à sucre.

    La cachaça, elle aussi, est distillée à partir de jus bien frais de canne (appelée garapa, pour ceux dans la salle qui ne sont pas bilingues portugais). Elle se distingue donc clairement du rhum traditionnel, et se rapproche davantage du rhum agricole. Toutefois, dans les trois cas, d’autres paramètres de production sont à prendre en compte, qui expliquent que chaque alcool présente des saveurs bien spécifiques. La preuve dans les deux points suivants.

    3. Le titrage en alcool des spiritueux après distillation

    Pour la cachaça, la loi fixe des paliers stricts à ne pas dépasser en termes de volume d’alcool à l’issue de la distillation : celui-ci doit en effet être compris entre 38 et 48 % vol. Le rhum, quant à lui, s’affranchit de cette contrainte, pour un volume souvent proche de 70 % à la sortie de l’alambic. Ces variations de concentration d’alcool influencent sans conteste le profil aromatique de chacun des spiritueux.

    4. Les fûts utilisés pour le vieillissement : chêne or not to chêne ?

    Cachaça et rhum ne sont pas faits totalement du même bois. Avant toute chose, les deux peuvent être dits « blancs », c’est-à-dire commercialisés sans avoir reposé dans des fûts. Toutefois, le rhum blanc ne peut jamais être embouteillé dès la fin de la distillation, contrairement au spiritueux brésilien.

    Ceci étant dit, une différence notable est à relever pour les eaux-de-vie qui sont élevées sous bois : pour les rhums, seul le bois de chêne est autorisé pour les barriques de vieillissement, en raison de ses superbes qualités pour la conservation des précieux liquides. En revanche, la cachaça dispose d’un éventail sylvestre bien plus large : le chêne, mais aussi des essences locales comme le sapin baumier, le très grand jequitibá, l’umburana, l’ébène verte ipê, l’eucalyptus ou encore le tapinhoã. Chaque arbre apporte à l’alcool qu’il renferme une couleur, des parfums et des saveurs singuliers, créant de cette manière de multiples personnalités de cachaça.

    5. Les arômes : cette ultime différence entre rhum et cachaça !

    Vous l’aurez déjà certainement compris : qui dit différences de pays de production, de terroirs, de variétés de canne à sucre, de méthodes d’élaboration ou bien de fûts, dit également infinité de profils et d’arômes différents. Il est de ce fait impossible de définir de façon précise le goût du rhum et de la cachaça : et c’est bien ce qui fait leur merveilleuse richesse, qu’on vous invite absolument à découvrir !


    🥃 Vous savez désormais (presque) tout, tout, tout sur les différences entre la cachaça et le rhum. Et comme ce dernier est intimement lié aux origines du rhum arrangé, chez Halto, on a forcément tendance à vous conseiller un rhum agricole vs la cachaça pour votre rhum arrangé maison ! 

    Si vous êtes intéressés par les recettes de rhums arrangés, vous pouvez découvrir : 


    Sources :
    - Décret du 5 novembre 1996 relatif à l’AOC Martinique
    - Décret officiel portugais n°6871